L’or de l’acier
Le centre financier d’ArcelorMittal à Dubaï: la direction dément
RTBF.be info Mis à jour le vendredi 31 mai 2013 à 8h23
Selon Mediapart, le sidérurgiste aurait créé une nouvelle filiale à Dubaï, ArcelorMittal International FZE, où il aurait transféré l’un de ses centres financiers, initialement basé en Belgique. Vue comme une « évasion fiscale« , cette manœuvre permettrait au groupe d’éviter de payer des impôts et de maintenir une certaine opacité sur ses finances.
Mais la direction d’Arcelor Mittal Liège dément cette information. « Le centre à Dubaï n’est pas nouveau, il a été créé en janvier 2008. Le Groupe n’a pas transféré le centre belge vers Dubaï. Le rôle des deux centres, tant en Belgique qu’à Dubaï, ont été réduits au profit de celui de Luxembourg qui est le centre financier principal. ArcelorMittal respecte les obligations légales dans tous les pays dans lesquels il opère« , précise la direction dans un email reçu par la RTBF.
« Mittal mène une stratégie à l’échelle européenne« , constatait Francis Gomez, président de la FGTB Métal Liège-Luxembourg, avant la réaction de la direction. « Il sort d’Europe tous les avoirs qui pourraient être fiscalisés et tient à tout prix à optimaliser ses moyens financiers. Cela n’a rien d’étonnant, c’est cohérent avec sa politique industrielle. Quand il trouve des moyens de faire des bénéfices et du pognon ailleurs, il le fait. Il utilise tous les mécanismes financiers mis à sa portée et centralise ses moyens là où on ne l’ennuie pas.«
Pour le président des Métallos FGTB liégeois, le groupe Mittal agit de la même manière en désinvestissant ses installations européennes pour aller s’implanter ailleurs, où les coûts de fabrication sont plus bas. « Il va créer une demande en Europe, d’ici quelques années. Il compte donc y conserver quelques sites afin de pouvoir y importer de l’acier à prix hors concurrence. Il va gagner sur toute la ligne !«
Francis Gomez ajoutait également être surpris par la politique européenne. « L’Europe s’indigne de ces opérations d’évasion fiscale mais en n’agissant pas, elle devient complice« .